(Eco)tourisme et loisirs de pleine nature, entre conflits d’usage et marchandisation
Présentation de Nunatak, revue d’histoires, cultures et luttes des montagnes et discussion débat
Jeudi 15 février à 18 h à St Jean du Gard
Centre de formation du Merlet (Chemin de Luc, à droite après le collège)
Dans les zones de montagne, une part importante de l’économie est plus ou moins directement liée au tourisme et aux activités de pleine nature. Nous proposons d’en discuter pour partager nos questionnements et tenter une analyse de leurs contradictions, entre sport, passion et travail, éco-tourisme de masse et aménagement du territoire, protection/muséification de la nature/patrimoine.
« Désormais les étages sont établis, investis, institués, avec leurs frontières, et donc leurs conflits de frontières. Il y avait des conflits entre étages, comme le berger s’opposant au forestier dans les plantations, à la limite des pâtures et des forêts, comme le contrebandier s’opposant au douanier. Il y a aussi des conflits dans un même étage, dans une même activité, comme les paysans s’opposaient dans des procès en bornage. On retrouve tout ça dans l’utilisation touristique de l’espace. Il y a des conflits entre étages différents : diplômés contre non diplômés, diplômés d’un territoire contre diplômés d’un autre territoire, se côtoyant dans des « no man’s land » ; moniteurs de ski et guides de haute montagne rivaux dans le ski hors piste ; guides de haute montagne contre accompagnateurs en moyenne montagne à propos de l’usage des raquettes. Il y a aussi des conflits dans un même étage : écoles de ski « officielles » ou monopolistes contre écoles de ski « parallèles » ; secteur commercial contre secteur associatif « paracommercial » ; mais aussi pêcheurs contre kayakistes, randonneurs contre cyclistes ou cavaliers et ainsi de suite. » Transhumance n°29, janvier 1990